Quels sont les risques d’excès du temps d’écran chez les enfants ?
Les écrans captivent les enfants, mais leur surexposition peut comporter des risques. C’est pourquoi leur usage doit être encadré. Isolement, sédentarité, trouble du sommeil, etc., sont autant de conséquences auxquelles les enfants accros aux écrans s’exposent. Zoom sur les risques d’un excès de temps d’écran chez l’enfant.
Qu’est-ce qu’un excès du temps d’écran pour un enfant ?
L’OMS préconise des temps d’écran par âge pour l’enfant et de le limiter à moins de 1 h par jour. Il a en effet été observé, lors d’études, que plus de 60 minutes d’écran par jour chez l’enfant de 3 à 6 ans occasionnent des troubles émotionnels et d’attention.
Ces effets s’expliquent :
- par la sur-stimulation qui altère la concentration ;
- le remplacement, qui limite les activités bénéfiques au développement de l’enfant.
Des études montrent l’existence d’un lien entre le temps d’écran et des troubles comportementaux. Voici les risques d’excès de temps d’écran chez l’enfant sur le plan physique, psychologique et scolaire.
Conséquences physiques
La sédentarité
La sédentarité est le premier effet d’un excès de temps d’écran sur le développement des enfants. Elle est directement liée à un manque d’activité physique associée avec un usage excessif des écrans. Cette sédentarité est en augmentation ces dernières années. Elle est préoccupante puisqu’elle nuit à la santé.
L’obésité
Selon des travaux menés par l’INSERM démontrent que les enfants exposés aux écrans dès l’âge de 2 ans présentent, à 5 ans, un taux de masse corporelle supérieur à la moyenne. En effet, le remplacement de jeux “actifs” par du temps d’écran réduit considérablement les occasions de pratiquer des activités physiques.
Des risques cardio-vasculaires
Ce manque d’activité physique, souvent associé à une alimentation déséquilibrée, augmente le risque de maladie cardio-vasculaire chez l’enfant. Les cardiologues ont également constaté qu’en 40 ans, les enfants ont perdu 25 % de leur capacité cardio-vasculaire. Le Pr François Carré met en lumière un constat frappant : “En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 !“.
Ce résultat traduit un changement de mode de vie où le réflexe de bouger se raréfie. Les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme et soulignent plus que jamais l’importance d’une pratique régulière d’activités physiques adaptées dès l’enfance.
Parallèlement, une alimentation équilibrée doit être maintenue pour préserver et renforcer la santé cardio-vasculaire.
Des troubles musculo-squelettiques
Les mauvaises postures prolongées devant un écran peuvent provoquer des douleurs et déclencher des troubles musculo-squelettiques (TMS). Ils affectent principalement la région lombaire, la nuque, les épaules, ainsi que les poignets et les mains.
On estime qu’environ 5 % des TMS en France seraient imputables au temps passé devant les écrans. Il est alors important de veiller à une bonne posture (ergonomique) et de limiter le temps d’écran pour éviter l’apparition de ces troubles.
Des troubles du sommeil
Les temps d’écran avant le sommeil perturbent le sommeil en empiétant sur sa durée et en modifiant le rythme biologique de l’enfant. En effet, la lumière bleue diffusée par les écrans bloque la production de mélatonine, hormone essentielle à l’endormissement. Elle maintient également le cerveau dans un état d’excitation, ce qui retarde également l’endormissement.
Des risques sur le cerveau
De nombreuses études indiquent que l’usage des écrans modifie le fonctionnement de notre cerveau. Il est donc essentiel de rester dans une utilisation modérée, car un usage excessif présente plusieurs risques pour le cerveau.
Pour les enfants, il existe des périodes dites “critiques” pendant le développement du cerveau. Lors de ces périodes, une stimulation sensorielle variée est indispensable, notamment pour le développement du système visuel. Une exposition prolongée des écrans restreint cette vision “grand angle”, pour la ramener à une vision limitée à une activité sur écran.
Outre ces conséquences sur le champ visuel, l’excès de temps d’écran chez l’enfant nuit également à la mise en place du cerveau empathique. Notamment avec les jeux qui favorisent des comportements agressifs. Cela a un impact sur le développement de l’empathie chez l’enfant.
Conséquences psychologiques
L’excès du temps d’écran chez l’enfant peut également être associé à une augmentation du stress, des troubles de l’humeur et de l’hyperactivité.
Il est toutefois parfois difficile de déterminer si ces troubles sont directement causés par l’usage des écrans, ou s’ils sont plutôt la conséquence. C’est-à-dire si des enfants, déjà sujets à ces troubles, ont tendance à se tourner davantage vers les écrans pour combler un besoin compulsif.
Un isolement et une désocialisation
Les écrans peuvent prendre la forme de socialisation pour les enfants en les connectant entre eux, via des jeux en ligne ou les réseaux sociaux. Mais un usage excessif peut paradoxalement entraîner un isolement social. En effet, les enfants hyperconnectés tendent à se replier sur eux-mêmes et à délaisser la réalité et les interactions avec les proches au profit d’un monde virtuel.
Cette désocialisation progressive met en péril les relations personnelles, favorise les troubles dépressifs et peut nuire à la réussite scolaire.
De l’irritabilité
Au-delà de leurs effets sociaux, les écrans peuvent nuire à la santé mentale lorsqu’ils sont consommés en excès. Une utilisation abusive peut provoquer de la culpabilité. À l’inverse, un éloignement des écrans peut entraîner chez les enfants hyperconnectés un sentiment de vide, de tristesse, d’anxiété, voire un mal-être pouvant entraîner des comportements agressifs.
Ce sentiment de malaise pousse à consommer davantage d’écrans pour apaiser ses émotions négatives, créant un cercle vicieux : l’éloignement provoque une souffrance qui alimente une surconsommation.
Des troubles du comportement
La consommation d’écran excessif peut perturber le sommeil. Il a été constaté lors d’études que les enfants ayant un sommeil de mauvaise qualité présentent plus fréquemment des troubles du comportement comme de l’hyperactivité, des difficultés émotionnelles et des problèmes sociaux.
Ce déficit de sommeil affecte la régulation des rythmes biologiques et des hormones du stress, ce qui nuit également à l’attention, à la gestion des émotions et peut favoriser l’agressivité.
Conséquences scolaires
L’excès du temps d’écran chez les enfants a plusieurs conséquences négatives sur la réussite scolaire. Cet usage excessif affecte les fonctions cognitives, qui sont des clés indispensables aux apprentissages.
Une baisse de la concentration et des troubles de l’attention
L’exposition excessive aux écrans, surtout lorsqu’elle est interactive (jeux vidéo, réseaux sociaux, etc.), peut entraîner une fragmentation de l’attention. L’enfant a alors plus de mal à se concentrer sur une tâche unique, car son cerveau s’habitue à être stimulé en permanence. Ce trouble de l’attention peut nuire à sa capacité à suivre en cours, à écouter attentivement ou à terminer un devoir.
Dans le même registre, les écrans sollicitent une attention immédiate et superficielle. À l’école, où les tâches demandent une attention soutenue et prolongée (lecture, écriture, résolution de problèmes), cette baisse de concentration se traduit par des difficultés à rester concentré. L’enfant décroche rapidement et peine à assimiler ou mémoriser les informations.
Des difficultés d’apprentissage
L’utilisation excessive des écrans peut limiter le temps passé à des activités essentielles au développement cognitif, comme la lecture ou les jeux éducatifs. Cela peut ralentir le développement du langage, de la mémoire de travail et des compétences logiques.
De plus, un mauvais sommeil causé par les écrans consommés le soir nuit à la consolidation des apprentissages, ce qui se répercute directement sur les résultats scolaires.
Une baisse de la motivation scolaire
Les contenus consommés sur écrans, souvent très stimulants, peuvent rendre les activités scolaires moins attrayantes. L’enfant peut alors trouver l’école “ennuyeuse” ou “trop lente”, perdre son intérêt pour les apprentissages traditionnels, et se détourner des efforts nécessaires à la réussite.
Astuces et solutions pour éviter les risques liés à un excès du temps d’écran chez l’enfant
La formule des 4 pas
La devise de Sabine Duflo (psychologue clinicienne et thérapeute familiale, spécialiste des écrans) propose une devise pour limiter l’exposition aux écrans :
- pas d’écran le matin ;
- pas d’écran au moment des repas ;
- pas d’écran dans la chambre ;
- pas d’écran au moment du coucher.
Cette devise des “4 pas” vise à préserver l’équilibre émotionnel, social et physique des enfants.
La boîte à limites

Chez la boîte à limites, nous proposons un jeu éducatif pour limiter les écrans. Spécialement conçu pour les enfants entre 6 et 10 ans, il contient tout un lot d’accessoires pour que l’enfant :
- apprenne à gérer son temps d’écran ;
- respecte les limites instaurées ;
- se sente valorisé dans ses réussites ;
- (re) prenne plaisir à faire des activités en dehors des écrans.
Grâce à cet outil éducatif, le temps d’écran n’est plus source de conflit entre parents et enfants, et l’enfant est responsabilisé !

